Danser, en corps. Avancer, encore. Encore en corps. Le rideau s’ouvre, les corps s’échauffent, s’étirent, souffrent. La palette est infinie, on contemple les danseuses jusqu’au bout de leurs doigts qui s’agitent avec grâce. Le geste est délicat, le cœur fragile, la cheville abîmée. Elise (Marion Barbeau, Première danseuse à l’Opéra de Paris) est en repos forcé suite à une blessure sur scène. Elle tombe au plus bas, se relève, boîte, reprend vie. C’est un film sur la lenteur, la patience, la résilience aussi. On suit sa convalescence et ses prises de conscience. Il n’y a pas que la danse classique après tout. Les sens s’éveillent ailleurs, en cuisine. Et puis il y a cette relation père-fille et cette scène dans le théâtre. On pleure avec le père (Denis Podalydès, si juste), on est la petite Elise qui vient de décrocher l’affection qu’elle attendait depuis si longtemps. Cédric Klapisch capture encore une génération, après Le Péril Jeune et L’Auberge espagnole. Une génération connectée à ses sens, une génération qui s’active et s’engage jusque dans la chair.
En corps de Cédric Klapisch : danse avec les sens !
