« Le temps fait des présents à ceux qui vivent l’instant. » – Par la force des arbres d’Édouard Cortès
Un dimanche sur l’île de Berder, pèlerinage annuel au milieu de ces arbres remarquables, d’une résilience folle. Les arbres s’y enlacent, se serrent les branches comme on se sert les coudes, s’élèvent parmi les obstacles, se dressent face à l’adversité du climat. La tempête Alex y a fait des dégâts et pas des moindres, mais ils résistent, toujours.
Les arbres, cette leçon de vie, sans qui la nôtre n’existerait pas.



Et comme la vie fait toujours bien les choses, le livre que je viens de finir nous parle d’un ancien berger parti s’enforester…Ce livre m’a bouleversé et tant appris, il est une vrai mine d’or pour apprendre à repérer un chant d’oiseau, comprendre le cycle de la nature, décrypter le vocabulaire sylvestre, diagnostiquer l’état des forêts françaises et mondiales.
C’est l’histoire d’un berger qui rentre à la maison sans ses brebis. Egaré, il décide de s’encabaner trois mois en haut d’un chêne du Périgord Noir. Noir, comme le fond de son âme. En vivant à la vertical, l’écrivain-voyageur reprend peu à peu vie et nous partage sa reconstruction en haut de sa tour d’enfant construite de ses mains. Toison d’or du livre d’aventure, Par la force des arbres est avant tout un magnifique voyage intérieur d’un homme qui a su transformer un cauchemar d’adulte en un rêve d’enfant.
Humilité. Humanité. Renaissance. Espoir.
Un formidable compagnon qu’on a regret à quitter… bref, un livre que je vous recommande si fort !



A lire en forêt il en va de soi !
[Extrait]
– Je reprends du poil de la bête. Voilà la vertu de l’ensauvagement !
A quoi sentais-je que les choses allaient mieux ?
A la fureur de vivre. J’ai de moins en moins envie de quitter le monde mais plutôt de lui mettre mon poing à la face. La vie m’a servi quelques plats forts épicés. J’ai croqué dans ses piments qui ont mis mon cœur à feu et à sang. La souffrance ne fait que révéler ce qui se cache en nous. Elle enrichit les vices ou les vertus en un lent processus masqué. Parfois chez certains êtres, sur les plaies de la vie, grandissent des arbres magnifiques. Ils élèvent des frondaisons au-dessus de l’adversité. Certains hommes puisent aux racines de leur enfer intérieur pour offrir aux autres des rameaux protecteurs.